In memoriam Philippe KAHN
Philippe Kahn s’en est allé, ce 24 novembre 2020, emporté par la Covid.
Il allait entrer dans sa quatre-vingts dixième année avec sa discrétion habituelle, sa sensibilité à l’autre mais aussi une curiosité sans cesse renouvelée et jusqu’à ces derniers jours, y compris par la lecture quotidienne du Monde.
Pour les juristes, et pas seulement ceux du CREDIMI, son départ n’est pas rien.
A partir d’une thèse sur la vente internationale de marchandises préparée sous la direction de Berthold GOLDMAN et qui allait lui ouvrir une carrière au CNRS, il n’allait cesser de tracer son sillon, de labourer les terres de la lex mercatoria.
En construisant d’abord le CREDIMI de façon à en faire un centre d’excellence et un centre durable.
En prenant en charge le CLUNET et le jurisclasseur de Droit international.
En s’ouvrant -un pionnier- au droit des investissements.
En explorant le droit des ressources naturelles y compris d’origine agricole.
En accompagnant, pour un jour ou pour toujours, tous les chercheurs que le droit du commerce international pouvait intéresser dans l’une quelconque de ses facettes.
Apparemment austère mais en réalité amoureux de la vie et exigeant, l’homme ne cultivait pas l’égoïsme. La mise en valeur de ses co-équipiers, juristes mais aussi économistes, philosophes et jusqu’aux spécialistes de la chose pharmaceutique, était l’une de ses plus grandes satisfactions. Apparemment peu disert, il se voulait surtout attentif aux propos de l’autre, humaniste autant qu’humain ou l’inverse, on ne sait trop. Philippe KAHN était un exemple de générosité dont l’amitié était précieuse, autant que son savoir, son savoir vivre et son savoir être.
Ali Bencheneb et Eric Loquin